30.12.12

L'Oie de fin d'année




Photo : Louis Averso
Trouvée à Rouen par un de nos agents,
cette Oie qui vient de Cravant termine bien l'année 
(à ce prix, nous nous contenterons de regarder).

21.12.12

Le vrac

Tunnel du solstice : il pleut de la neige, il neige de la pluie. C'est blanc sale, ça se solidifie, on y glisse, on s'enfonce : en avant vers la plus longue nuit !





Un vrai vrac cette fois : des échos de nos publications récentes, en pile, en nombre. Une façon de compter sur ses doigts, pour traverser le solstice.

Les flâneurs de Simon Bossé qui vient de paraître —

Simon a été interviewé sur toutes les radios.
La librairie Monet en dit du bien :
Fabien Déglise en a dit deux phrases chocs, dans Le Devoir :
http://www.ledevoir.com/culture/livres/366976/les-discrets-de-2012
Le groupe Cheval Fou lui a composé une ode : 

Les armes à penser de Shawn Cotton —

Shawn a été sur toutes les radios.
On vante ses exploits :

Depuis notre dernier vrac, on a reparlé de Thierry Horguelin —

La nuit sans fin dans les palmarès :
et ailleurs :
Les Choses vues, un peu partout :






5.12.12

Take the Flâneurs bowling, take them bowling!





À Notre-Dame-des-Quilles
pour faveur obtenue


Lancement des Flâneurs
de Simon Bossé,
hier soir à Montréal.
(photos : Élisabeth Gauthier)












23.11.12

Les flâneurs sont arrivés



Nous venons tout juste de recevoir Flâneurs de Simon Bossé.
Ce livre est une joie, une friandise douce-amère, définitivement ce qu'il nous fallait pour l'hiver. Je ne peux résister à l'envie de partager avec vous sa belle allure de printemps permanent, même s'il est impossible de mettre ici en entier la couverture et ses rabats et de faire sentir le grain du papier mat. 



La première de couverture

Quatrième de couverture



Vue partielle des rabats et de la couverture intérieure



Nos deux héros

Le livre sera en librairie au Québec à partir 
de la semaine du 26 novembre.
Lancement à Montréal chez Notre-Dame-des-Quilles
mardi 4 décembre à partir de 18h.
Lancement à Québec à la librairie Phylactère
vendredi 7 décembre à partir de 17h.


10.11.12

10 novembre 2012



Le temps et sa géographie

Depuis quelques jours, on se sent glisser vers la nuit. Le couvercle de la noirceur se referme douloureusement de plus en plus tôt. On a beau avoir des jours sans nuages, admirer la couleur de caramel brûlé de la lumière, on s'ennuie déjà du soleil. On voudrait qu'il nous regarde bien en face au lieu de fuir. Les plantes sont rentrées, on a empilé les chaises sur le balcon et on profite des dernières balades en bicycle.  Redoutée plus que tout, la sourde menace du « temps des fêtes » se fait de plus en plus nette. Reste l'alcool, le thé, les longs romans, la musique islandaise. Retrouver son nid, croire en la poésie, en sa propre vie.  


En tête

Comme on le sait, L'Oie de Cravan et le journal submersible inactuel LE BATHYSCAPHE sont de proches complices. Le huitième numéro de ce journal vient de paraître et nous avons tous été occupés à faire connaître la bonne nouvelle. Comme on peut le voir ici, il est maintenant disponible un peu partout, à Montréal, Québec, Rimouski et dans certains points de ventes «de qualité» en France, en Belgique et aux États-Unis.  Nous avons également enfin numérisé le deuxième numéro de cette publication (juin 2008), épuisé depuis longtemps, et l'on peut désormais le consulter ici
L'Oie devait d'ailleurs faire paraître deux livres d'images en novembre : Flâneurs de Simon Bossé ainsi que Petit guide du Plan Nord de Michel Hellman.  La sortie du livre de Michel est quelque peu retardée : il faut dire qu'il s'agit d'un travail de moine absolument extraordinaire où l'artiste utilise pour évoquer le Grand Nord des sacs de poubelles trouvés sur place qu'il découpe avec une précision maniaque, y faisant naître des images inoubliables. Nous annoncerons la nouvelle date de parution dès que nous aurons l'objet en main. 
La bonne nouvelle est que le livre de Simon Bossé sort bien comme prévu ! Flâneurs sera en librairie au Québec dès la dernière semaine de novembre et sera lancé à Montréal et à Québec. Nous sommes très excités à l'idée du lancement de ce livre, le 4 décembre à Notre-Dame-Des-Quilles à Montréal et le 7 décembre à la librairie Phylactère à Québec.  C'est du Simon Bossé tout en douceur, un des fétiches à avoir autour de soi pour aider à traverser l'hiver. Plus de détails très bientôt.


À venir

Avant de s'encabaner, L'Oie lisse ses plumes, prend des airs et se transforme en Oie de Salon.  Elle n'y croit pas vraiment, faut pas s'inquiéter, mais elle sera présente pour retrouver les vieux oiseaux, se donner de bonnes tapes d'ailes dans le dos et faire des couacs couacs à tout propos.  Elle sera donc au Salon du Livre de Montréal de mercredi à lundi prochain (soit du 14 au 18 novembre) au stand Dimedia  (qui porte le numéro 532).  Nous tiendrons compagnie à nos amis de La peuplade, du Quartanier, du Noroît et des Herbes Rouges mais, pour être honnête, nous n'aimons pas vraiment la cage d'exposition de la Place Bonaventure : c'est un lieu étouffant qui baigne dans une lumière et une atmosphère mortes. Le salon Expozine qui se tiendra en même temps, samedi et dimanche (16 et 17 novembre), nous plaît bien davantage. Il y flotte un vent de folie, de liberté qui nous donne envie de déployer nos ailes et de dévoyer nos amis. Nous y serons également (ubiquité est le mot, je crois) aux côtés de Simon Bossé (encore lui!), de Julie Doucet, d'Antoine Peuchmaurd (avec ses photos) et du Bathyscaphe. C'est au 5035 de la rue Saint-Dominique et c'est à ne pas manquer. Après salons et lancements, L'Oie rentrera au nid, c'est promis. 

20.10.12

On ouvre un livre au hasard et on lit



AUSSI UN BRUIT

Elle n'était pas seule et lui non plus
Ils étaient habillés pour la nuit
Et renversaient sans trop de peine
Ce qui devenait malaisé
Ils savaient ce qu'il faut pour devenir
Un bruit pour la nuit

Louis Scutenaire

14.10.12

JOHN TCHICAI (1936-2012)







«Lilanto del indio»
extrait de l'album  Cadentia Nova Danica enregistré en 1968.

18.9.12

Apparitions : Shawn Cotton - - Bathyscaphe 8




(cliquez sur l'affiche pour l'agrandir)




Voici la tête de ce que nous allons lancer ce jeudi : le livre à tirage limité de Shawn Cotton (avec couverture imprimée à l'encre argent en flexographie. Malheureusement très difficile à reproduire ici) et le numéro 8 de la revue inactuelle Le Bathyscaphe.







(comme toujours, cliquez pour agrandir)

Au programme de ce numéro du Bathyscaphe :

L'histoire du Bat Signal de Occupy New York, notre défunt Père Ubu Charest, les mystères de la disparition du quartier Griffintown et du quartier autour de la tour de Radio-Canada à Montréal,  tout sur la tragique chute de l'Ère Spatiale Américaine, le retour de la revue Mainmise, le vide des forêts suisses et la poésie de Tomas Tranströmer, les fantômes de l'histoire de l'île de Martha's Vineyard, les éditions de poésie underground américaine Birds LLC, Le mauvais goût de Paulo Coelho, la mauvaise odeur des pieds de Richard Martineau, la série de disques Poetry Out Loud,  l'hospitalité de la poète Joanne Kyger à Bolinas en Californie, Neil Young & Bugs Bunny dans le Bosque de Albuquerque,  de nouvelles inactuelles au sujet de Harry Crews. André Hardellet. Joël Cornuault. Henri Calet. André D'Hôtel et Jean-Pierre Le Goff, le condom est-il joli dans la pornographie ? Alain Cavalier est-il aussi politique que Gus Van Sant ? Benjamin Péret et ses cravates,  Didier Éribon et les curieux passages qui mènent de la Montérégie à Paris : visserie & quincaillerie sans raillerie, le triste sort des bureaux de postes américains, les secrets de l'Autre Monde celtique ; sans compter notre grand jeu ( « Au salon du livre » !), nos images étonnantes et nos aphorismes roboratifs 


31.8.12

Christophe Martinez, là-bas





Je ne le connaissais pour ainsi dire pas : un lecteur attentif, un commentateur discret mais au caractère affirmé, de L'Oie de Cravan comme du Bathyscaphe.  Présence aperçue de loin, Christophe Martinez vivait en Suisse. Le 22 juillet 2012, il a fait une chute mortelle en montagne, dans les Grisons, en redescendant du Mater de Paia. Je ne le rencontrerai jamais.
Nos rapports se tissaient autour du blog qu'il animait sous le pseudonyme d'Edwood : La taverne du Doge Loredan. Ce nom est celui d'un roman de Alberto Ongaro qu'il avait aimé. Je n'avais pu m'empêcher de le lire à mon tour, intrigué par la force d'attraction de ce livre qui avait complètement envouté un lecteur de qualité.  Il m'en est resté le souvenir d'une œuvre complexe, précise, mais presque fantomatique, qui colle parfaitement au souvenir de Christophe Martinez. 
La disparition des amis que nous n'avons pas connus nous laisse aux prises avec de curieux fantômes aux profils indécis. Ils n'en sont pas moins présents. 

23.8.12

Avis aux Belges





Il y a un mystère autour de l'homme que l'on voit sur la photo ci-dessus. Il aurait été vu en Belgique, à La Louvière plus précisément, dans un certain état de confusion.  Il se disait auteur, éditeur, journaliste, Québécois - et quoi encore. On croit qu'il s'agit là d'un farceur, de l'espèce mystificatrice. Une façon d'en avoir le cœur net est d'aller y voir de plus près : le 27 août à dix-huit heures trente précises, Thierry Horguelin présentera à la Belgique étonnée son témoignage qui porte le titre pénétrant de Choses vues. Le Belge qui se sera rendu à la librairie Joli Mai, sise au 29 de l'avenue Paul De Jaer à Bruxelles, ne regrettera pas son déplacement : monsieur Horguelin sera cuisiné sur place par Xavier Dessaucy, connu pour la précision de ses techniques. Enfin toute la vérité sera faite sur cette affaire. Il sera possible, au retour à la maison, d'étonner toute la famille en présentant un exemplaire dédicacé de cet ouvrage dont l'importance ne fera que grandir avec la notoriété de son auteur.




Paul de Jaer, en des jours meilleurs.



9.8.12

L'Expérience démoniaque





Trouvé entre deux pages de l'édition originale  (Minuit, 1949)
de L'Expérience démoniaque de Ernest Gengenbach.


5.7.12

On ouvre un livre au hasard et on lit


Septembre

Dans le frêne couvert de cantharides, les ronces rousses, la végétation impudique sur le poitrail nu de midi, à plaisir, la cigale a fait le guet. Ce soir, nous dormirons dans son secret où la hâte nous jette, les yeux encore fauves des braises de juillet. Du fond de l'amour court maintenant le galop des feuilles sèches. Mon corps a gardé l'odeur du feu. Mêlé à la tienne d'argile, de glaise, il saura mieux que ma bouche expliquer la lascive mystique de l'unité. Lorsque je vois la mort, mon âme crie et je m'enfuis sur toute la terre pour ne pas l'entendre.

Jean Malrieu, À leur sage lumière

28.6.12

Le vrac

Voici donc, l'été : le tournis.
En vrac, quelques mots sur des livres : les nôtres, les vôtres.


- Il est à parier que Nombreux seront nos ennemis  est, parmi nos livres, celui dont la légende est la plus vivace.  Curieusement, c'est sans doute l'un de ceux dont les médias ont le moins parlé. Ce n'est peut-être pas contradictoire. En tous cas, voici que notre réédition de l'année dernière (la troisième), suscite de jolis commentaires : c'est ici.

- Le nouveau livre de Thierry Horguelin, Choses vues, a déjà frappé les libraires. Voici ce qu'on en dit du côté de la librairie Vaugeois, de Québec.

- Rappelons que Éric Chevillard a écrit un très bel article sur Laurent Albarracin, dont nous venons de publier le recueil d'aphorismes  Résolutions, dans Le Monde du 25 mai dernier.  On peut le lire ici.

- On a également parlé du livre de Laurent Albarracin dans le journal Le Devoir,  en même temps que de Passage public , le fameux guide des dérives de Joël Gayraud, et de Au clair de la lune,  publié chez les éditions du Noroît.  C'est ici.

- Le recueil de contes de Bérengère Cournut, Schasslamitt, que nous venons de faire paraître avec nos amis des éditions Attila, de Paris, suscite aussi des commentaires à piquer des verres :

* Ainsi, le critique Guy Darol  en dit ceci  : « Schasslamitt vient de paraître aux éditions Attila. Je ne me suis toujours pas remis — m'en remettrai probablement jamais et c'est un coup sur… la coloquinte qui fait du bien — de L'Écorcobaliseur ! Une grande, très grande écrivain — pas vaine du tout! J'ai bien écrit une grande, très grande écrivain. Qu'on se la lise ! »

* Dans le journal Le Devoir, Guylaine Massoutre en a fait une de ses recommandations pour «Insomnies fécondes et libérées au coeur de l'été» : c'est ici.

* Nicolas Deslescluze, de l'émission de radio Paludes (de Lille, France) a beaucoup de bonnes choses à dire sur le livre, voyez un peu : « Cette fantaisie permanente fait passer avec beaucoup d'alacrité d'une nouvelle à l'autre en se demandant où Bérengère Cournut va pouvoir nous emmener. Elle est toujours dans la création et l'innovation qui font le plaisir du texte, avec un talent d'écriture exceptionnel qui permet de saisir en très peu de mots, en quelques lignes, la singularité de chaque personnage et de chaque univers. La porosité des frontières de L'Écorcobaliseur se retrouve ici, la monstruosité n'est jamais très loin, sans qu'il y ait pour autant quoi que ce soit d'inquiétant : c'est le merveilleux au sens pur du terme. La magie est présente, acceptée et subordonnée aux lois du monde. On ne s'étonne pas de changer d'apparence... Bérengère Cournut a un sens de la magie, de l'invention. La mise en bouche de ces contes, quand on les prononce à haute voix, donne un plaisir linguistique jouissif et on se délecte de ces singularités orthographiques, de ces plaisanteries, ces métamorphoses du langage à l'intérieur même du livre, comme ce Schasslamitt qu'on peut prononcer de toutes les manières possibles et imaginables. C'est pratiquement un happening ! On devrait créer des cours de diction sur Schasslamitt pour mieux se délecter de ces entrechocs. Si vous vous êtes délectés des aventures lewiscarrolliennnees de l'Ecorcobaliseur, vous retrouverez cette jouissance avec Schasslamitt. » On peut l'écouter dire ces choses ici.

* C'est pas tout! Grâce au travail d'Attila, on peut voir et entendre des acteurs dire certains textes du livre, histoire de vous mettre l'eau à la bouche. C'est sur Youtube, par exemple ici et  ou même là-bas. De plus, ceux qui veulent en savoir davantage peuvent aussi entendre l'auteur, Bérengère Cournut, se faire interviouver sur France Culture, la radio de la France et de la Culture : c'est zissi.

Le tournis, je vous disais!

1.6.12

Publicité de nos vertus



Chose rare,  L'Oie de Cravan a exposé ses vertus de façon publicitaire. C'est dans le journal Le Devoir d'aujourd'hui. On trouvera ci-dessous cette annonce qui vante nos mérites de la façon la plus moderne et immodeste qui soit. Il suffit de cliquer dessus pour l'agrandir et la rendre lisible.





Il est à noter que, bien que nos nouveautés soient déjà disponibles en librairie au Québec, ce n'est qu'à partir du 25 juin qu'on pourra les acheter sur notre site. Elles seront par ailleurs disponibles en librairie en France et Belgique à partir de septembre ou octobre, selon le titre recherché.

27.5.12

Ce qui sera lancé mercredi


Mais de quoi auront-ils l'air, ces fameux livres lancés à la fête du mercredi 30 mai au Port de tête ?
Il suffit de cliquer sur les images ci-dessous pour les voir de près!
(pour les détails de la fête, voir l'entrée précédente du blog)



Excursions dans le monde visible, péripéties hagardes du quotidien, phrases insolites captées au vol...
En présence de l'auteur, venu spécialement de Belgique!


Contes palpitants où animaux et humains s'emmêlent les pattes et les idées.
Avec tout l'art de l'auteure de L'Écorcobaliseur. 
En l'absence de madame Cournut, prisonnière de Paris!


Poèmes traduits pour la première fois du grec par Michel Volkovitch.
Dans notre collection « Le fer & sa rouille »,
de petits livres cousus à la main et non coupés, au tirage limité.
En l'absence de madame Iliopoulou,  retenue à Athènes!


Réédition en format poche de ce livre de Thierry Horguelin épuisé par la demande populaire.
Gagnant du prix du meilleur recueil de nouvelles 2009
de L'Académie Royale de Belgique.

Extrait de l'argumentaire du jury : « Savamment agencées, mâtinées d'un humour très fin, ces nouvelles bénéficiant d'une maîtrise d'écriture évidente révèlent un auteur qui a pris le temps de parfaire son instrument avant d'en rendre publiques les prestations. »

***

Également de la partie : Passage public de Joël Gayraud et Résolutions de Laurent Albarracin que vous pouvez voir ici

Lire ici ce que Éric Chevillard dit de Laurent Albarracin 
dans Le Monde de jeudi dernier.

***




14.5.12

Annie Lebrun, toujours







Annie Lebrun à l'émission Apostrophes  du 1 octobre 1988




10.5.12

On ouvre un livre au hasard et on lit




cette calme pluie sur la campagne
que nous avons aimée

cette pluie lumineuse
et tu marchais vers moi
sans me voir
au fil de la rue familière
et sur tes lèvres, tes épaules, sur tes hanches
sur les passants sur les pavés sur les façades ruisselantes
bougeait un triomphal soleil oblique

un jour encore, cette pluie sur un toit d'ardoise
et de zinc déchiré
cette pluie sur le sable sur les vagues
sur tes bras nus
à l'instant où il commence de faire froid

cette pluie derrière nous dans la cour
alors que nous regardons sans rien dire
l'immortelle Mémoire

et dans le noir dans le noir
après les terreurs de l'orage
cette immense pluie chantante, délivrée
avec au fond de l'espace le dernier éclair silencieux
et dans la tête la parole qui ne sera jamais prononcée

cette immense pluie de souvenirs
et peut-être aussi la petite goutte brillante
qui tremble à l'extrême de tes cils et de ton coeur
et tombe sur ta joue ou sur ma main
écoute
Georgette
ô mon amie
ma grande magie bleue
Georgette chérie de ma jeunesse



12 mai 1952, Paul Nougé


Ce soir, 10 mai 2012, soixante années plus tard, la pluie est toujours là.




29.4.12

Le vrac

Sous le froid apparent, avril a brûlé à Montréal : 
on attend joyeusement le joli mai.







Des images qui bougent, des pages immobiles : on a parlé de L'Oie dans le monde internautique. Ce n'est guère important en regard de ce qui se joue dans la rue, se vit ces derniers jours, mais ça fait toujours plaisir de savoir que ce qui est publié comme bouteille à la mer suscite des échos.
Voici un peu ce qui se trouve, pour voir.
Le vrac, toujours, qui cache l'essentiel.






* Interviewé par CBC Radio, Éric Blackburn de la librairie Le Port de Tête, a eu la gentillesse de citer les productions de L'Oie de Cravan parmi les exemples de ce que sont de "beaux livres" : il parle en particulier de la maquette du tout récent Résolutions de Laurent Albarracin. Nous sommes flattés. On peut lire et entendre l'homme, ici.

* À peine arrivé en librairie au Québec, le livre Passage public de Joël Gayraud fait rêver un tout jeune lecteur ici.

* Typographie Inusuelle de Marc Pantanella, que nous avons publié l'année dernière en collaboration avec Finitude, s'est mérité le prix Expozine du meilleur livre francophone cette année. On peut en savoir plus ici,  et encore ici.

*  L'acteur Patrick Hivon — à sa façon ! — parle du livre Entre la ville et l'écorce de Robin Aubert, ici.

* Un an après sa sortie, le livre C'est la guerre de Byron Coley fait toujours parler de lui, en anglais du moins.  En plus des nombreux articles que nous avions signalés, le légendaire Dennis Cooper en a parlé récemment ici. On trouve également ceci dans cet étrange univers des blogues.

* Le chanteur Urbain Desbois, que nous sommes fiers de compter parmi les auteurs de L'Oie, participe à sa manière au mouvement de résistance actuel avec deux chansons : l'une ici, l'autre


Voilà qui termine ce long bulletin d'une fin de mois froide et pourtant brûlante.


19.4.12

19 avril 2012


Le temps et sa géographie

La lumière est différente depuis quelques jours : elle s'est faite joueuse, elle semble se payer notre tête. C'est sans doute ce bon vent qui bouscule les nuages et provoque des courses, des éclats et fait naître des ombres mouvantes. Il y a des bourgeons, des cris, de la poussière qui vole. La fenêtre du bureau de L'Oie est entrouverte ; elle est surtout sale mais c'est tant mieux : elle se fait l'écran sur lequel se projettent tous ces jeux. Il y a l'odeur aussi : un peu pourriture, un peu fraîcheur — l'odeur du monde qui change. Bien sûr, tout cela a un nom : brindille de temps, le renouveau, le changement. Certains n'aiment pas l'expression « Printemps étudiant ». On peut les comprendre : il y a réduction, bien sûr, et emprunt à d'autres printemps. Mais les étudiants sont bien vivants en ce moment. Et le mot printemps est bien joli, rien n'y fait. On souhaite qu'il ne soit pas qu'étudiant, qu'il ne dure pas qu'une saison. On souhaite que le sang, la sève, monte monte et monte : elle finira par atteindre la tête. Alors qui sait ce qui peut arriver ?

En tête

Pour l'instant, simplement, ce sont des livres qui sont arrivés chez l'éditeur. C'est un bonheur : la fraîcheur de l'encre, le poids de l'objet, la découverte des projets rêvés qui se matérialisent. On a reçu il y a quelques jours les Résolutions de Laurent Albarracin. Un recueil d'aphorismes tout en finesse, tout en mises en abyme. La couverture est un rappel de celle de À l'usage de Delphine de Pierre Peuchmaurd, autre recueil d'aphorismes, aujourd'hui épuisé, d'un poète qui compte énormément pour Laurent Albarracin comme pour l'éditeur. Reçu également, le Passage public de Joël Gayraud : le livre d'un promeneur attentif. Que ce soit à Prague, à Naples ou sur la pointe de Dungeness, près de la maison de Derek Jarman, Joël Gayraud sait voir et faire sentir l'essence des lieux traversés. C'est plus rare qu'on ne le croit ! On aurait aimé célébrer avec ces auteurs la sortie en librairie au Québec de leurs ouvages mais il semble qu'un océan nous sépare. Nous attendrons le Marché de la poésie de Paris pour boire à leur santé en compagnie de nos amis qui vivent sur cette rive.


À venir

Mais nous saurons célébrer de ce côté-ci des mers. On prépare un nouvel opuscule de Thierry Horguelin, Choses vues : un ensemble d'observations compilées par ce malicieux chercheur qui sait découvrir les déchirures dans l'apparente banalité du tissu quotidien. On en profite pour ressortir dans notre collection de poche « Petites pattes à ponts » son livre précédent, La nuit sans fin, qui était épuisé par la demande populaire. Juste coïncidence, Thierry sera de passage à Montréal fin mai lors de la sortie de ses livres : il y aura donc fête en sa bonne compagnie. Pour bien faire les choses, nous sortirons en même temps l'étourdissant ensemble de contes de Bérengère Cournut, Schasslamitt, que nous publions de conserve avec les éditions Attila de la bonne ville de Paris. Le vin sera français, l'humour sera belge : ce sont nos seuls plans arrêtés pour cette soirée. Pour le moment, faut songer à rentrer nos blancs moutons, se mettre à l'abri pour peaufiner les ouvrages : v'là la pluie, mironton mirontaine. 

9.4.12

On ouvre un livre au hasard et on lit



Tout se précise
ce que l'on voulait
beaucoup ou pas
entre nous
malgré les jours
des voix se joignent à nous
amoureuses
enfantines
elles nous enterreront
mon amour
lorsque nos diapasons seront cassés
au profit de plus petits

Pascal-Angelo Fioramore, Têtagoise

5.4.12

Dernières nouvelles de l'homme






Trouvé entre deux pages de l'édition de poche (Juliard, 1978)
des Dernières nouvelles de l'homme de Vialatte.

29.3.12

Les nouveaux visages







Aphorismes de Laurent Albarracin
En librairie au Québec le 17 avril,
en France en septembre.

Mort pour cause de fermeture.

Je n'y crois pas une minute mais je veux bien en douter une heure.

Le serpent du paradoxe mord la queue de l'évidence.







Guide des géographies intérieures de Joël Gayraud.
En librairie au Québec le 24 avril,
en France en septembre.

(...)
Demain nous irons au château étoilé en passant par les bois.

23.2.12

On ouvre un livre au hasard et on lit



LA GRANDE NÉBULEUSE ANDROMÈDE

Nous atteignons le camp le soir
Venu, sur une haute crête à découvert
Dominant deux mille
Mètres de montagnes et une immensité
De vallées et de mer.
Dans la nuit chargée d’étoiles nous cuisons
Des macaronis et dînons
À la lueur d’une lanterne. Des étoiles se massent
Autour de la table comme des lucioles.
Après le repas nous allons droit
Nous coucher. La nuit est balayée de vent
Et pure. Dans trois jours, ce sera
La pleine lune. Allongés sur le lit
Nous observons les étoiles et la lune
Qui tourne dans notre petit télescope.
Tard dans la nuit les chevaux qui bronchent
Autour du camp me réveillent.
Accoudé je regarde
Ton beau visage endormi
Joyau sous la clarté lunaire.
Si la chance te sourit et que les
Nations te le permettent, tu vivras
Loin dans le XXIe
Siècle. Je prends la lunette
Pour regarder la grande nébuleuse
D’Andromède nager comme
Une amibe phosphorescente
Autour du Pôle. Là-bas
Dans des villes reculées
Des hommes au coeur gras se préparent
À t’assassiner pendant que tu dors.

Kenneth Rexroth (traduction de Joël Cornuault)