16.6.03

16 juin 2003

Le temps et sa géographie
Aujourd'hui à Dublin, temps ensoleillé et 17 degrés sur l'échelle Celsius. Aujourd'hui à Dublin, le temps passe : il y a presque cent ans, James Joyce y rencontrait Nora Barnacle qui partagera sa vie. Aujourd'hui à Dublin, le temps ne passe pas et Leopold Bloom vit éternellement son 16 juin dans les pages d'Ulysse de ce même monsieur Joyce. Ce qui n'empêche pas, plus modestement, le temps humé de notre balcon sur la rue Waverly à Montréal d'être tout à fait marin : soleil et vent, azur d'œil de verre; un temps de piraterie et de grand large qui permet de croire à tout. Il y a même une mouette qui rigole.

Ce qui vient
Puisqu'aujourd'hui on veut bien croire à tout, voilà que les projets se précisent : Bande d'humains de Gigi Perron ainsi que le charbonneur de murailles de Lochac seront lancés le 18 juillet qui vient à la Sala Rossa, ceci dans le cadre de la fête-bénéfice de L'Oie de Cravan. Ce projet de fête a été mis sur pied pour contrer notre mauvaise fortune phynancière (subvention refusée — on y reviendra : aujourd'hui il fait trop beau !). La fête devrait se dérouler sur trois soirées. Voici un peu où nous en sommes :
- Mercredi 16 juillet à la Sala Rossa, lecture de poésie en anglais et musique avec Byron Coley, Thurston Moore, Charles Plynell, Valerie Webber, Dredd Foole, Chris Corsano, Christina Carter et plusieurs autres.
- Jeudi 17 juillet à la Casa del popolo, musique improvisée et lecture de poésie en français avec la plupart des musiciens de la soirée précédente et Sam Shalabi, Will Eizlini, Mauro Pezzente, Fluffy Erskine, Luc Bonin et plusieurs autres à confirmer.
- Vendredi 18 juillet à la Sala Rossa, lancement des livres de Gigi Perron et Emmanuel Lochac et grande fête avec musique par Diebold (Sophie Trudeau et Ian Ilavsky) et Hanged Up (Gen Heistek et Eric Craven) et plein d'autres que nous confirmerons bientôt !

9.6.03

9 juin 2003

Le temps et sa géographie
Vent terrible, boîtes de carton affolées qui se jettent devant les automobiles. La rue Bernard, heureusement excavée, porte un simoun particulièrement violent qui ouvre la soif et favorise les mirages. Nous allons justement à la rencontre d'une oasis rêvée.

En tête
Hier soir à la Casa del popolo, un concert d'une force inouïe : Chris Corsano (batterie) et Paul Flaherty (saxophone). Flaherty est un puissant et subtil souffleur, une montagne à barbe blanche qui nous vire à l'envers par tous les étonnants moyens à sa disposition. Corsano, c'est un fou furieux, un acharné d'une énergie extrême qui hurle sang et sueur. On pense à certains moments du Pour en finir avec le jugement de dieu d'Artaud. Il suffit de fermer les yeux pour percevoir toute la beauté de la musique que crée ce forcené, c'est geyser et désert, c'est jeune et ancien, et ça nous touche. Par ailleurs, Flaherty et Corsano sont, hors du rite, des gens charmants — on s'en doutait. Chris Corsano le prouve : il aura la gentillesse d'être à nouveau à Montréal très bientôt pour deux des trois soirées-bénéfices que L'Oie de Cravan se promet d'organiser en juillet (les 16-17-18 ! À confirmer).

Ce qui vient
C'est la beauté de l'édition bêtement humaine : toutes sortes de petits problèmes sont venus retarder la parution du livre de Gigi Perron, Bande d'humains. Mais comme l'ouvrage est maintenant chez l'imprimeur il semble certain que l'on va pouvoir goûter la chose très bientôt. Ceci en compagnie du livre d'Emmanuel Lochac, le charbonneur de murailles, présenté par Pierre Peuchmaurd. On fera une fête. Ça aussi c'est humain.