26.7.10

Le livre d'été virtuel

C'est l'été, on en crève et on s'en réjouit. Certains lisent à l'ombre d'un chêne centenaire, d'autres dans un coin tranquille de parking pendant la pause avant de retourner au McDo faire leur boulot. Quoi qu'on lise, science ou bêtise, il s'agira obligatoirement de «lectures d'été» : on n'échappe pas à la saison. Ce ne sera cependant pas nécessairement des «lectures sur papier» : on n'échappe pas davantage à son époque. L'imaginaire ne s'y est pas encore tout à fait arrêté pourtant et il reste difficile d'imaginer les vacanciers des plages d'Old Orchard ou de Nouvelle-Écosse luttant contre sables et soleil en clignant des yeux et tournant les virtuelles pages de leur Ipad. Cela ne saurait tarder. L'imaginaire retarde mais ne se rend pas. J'avais écrit quelques mots sur le phénomène du livre électronique et les peurs qu'il suscite dans le plus récent numéro du célèbre journal Le Bathyscaphe. Je trouve aujourd'hui un texte de l'éditeur de Gaspereau Press de Kentville, en maritime Nouvelle-Écosse justement, qui dit avec des mots justes ce qui pourrait être la position de L'Oie de Cravan sur cette question. Ces mots justes sont en anglais, ne vous déplaise. Un jour moins alangui que celui-ci je tenterai d'en faire traduction.

«In the book trade, too many publishers display at best indifference, if not utter contempt, for the physical characteristics of their publications. In this context, the near evangelical enthusiasm for casting-off the book’s mortal body in exchange for the sort of disembodied immortality (and cost savings) the digital realm promises is hardly a surprise. For too many publishers, the physical book has only ever been a ‘platform’ for the delivery of a product, and one badly in need of upgrading. The allure of these little occult gadgets which can summon whole libraries’ worth of texts out of the digital ether at the click of a button is clear.
This is not to take away from the powerful potential which digital technologies hold for the storage, retrieval, delivery and manipulation of texts, nor to suggest that the digital realm is all bread and circus and no meat. Publishers whose objectives were only ever purely commercial—who never bothered to understand the way in which the physical book might honour and exemplify the beauty of the ideas its text conveys—will most certainly abandon the book at first opportunity, taking their crassness and ignorance with them as they
colonize new mediums. In this way at least, the terrain of digital publishing will be familiar to us when we encounter it.
And what of the physical book and those who honour its purpose? While we will not shy away from innovation, adapting it where it serves our ends, we will not so quickly abandon the proven cross-millennial functionality of the codex format for the bright promise
of new gadgets. (...)»

Andrew Stevens


Extrait du beau catalogue Gaspereau Press, printers & publishers, spring 2010 que l'on peut consulter en fichier pdf : http://www.gaspereau.com/spring10cat.pdf

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