Le temps et sa géographie
Voilà, à force de chemins de traverse, de sentiers s'estompant qu'il fallut deviner au flair et à l'œil, nous avons fini par traverser l'été. Pour une fois il fut luxuriant, riche de ces minuscules aventures qui laissent en bouche, après une nuit de bons rêves, un indéfinissable goût de boisés. Sans savoir précisément comment, il est à parier que les rêveries de l'été aideront à traverser l'hiver. On se guide comme on peut, parfois sur des étoiles fuyantes, d'autres fois sur le sol rêvé, désiré, que nous avons découvert sous nos pieds. Il est plaisant de poursuivre alors, de son plein gré, l'avancée.
Cet été est-il d'ailleurs terminé? Il semble que l'août veuille marcher lui aussi d'un bon pas jusqu'au cœur de septembre. On serait bien sot de s'en plaindre. Comme l'été, comme tout ce qui aime faire traîner le chemin, à L'Oie nous accusons un certain retard.
En tête
Il faut dire aussi qu'une de nos aventures nous a laissé dans un état physique où il n'était plus possible de se plier aux exigences manuelles du métier d'éditeur : le mois dernier L'Oie a eu l'aile droite cassée, ce qui brise le vol et empêche l'utilisation des stylos, claviers et autres nécessaires outils de précision qui réclament la main. De bons soins, la dextérité d'un physiothérapeute, et voilà que nous pouvons à nouveau songer à faire des livres. Comme promis, ce sera d'abord en poursuivant la collection de petites proses poétiques Le fer & sa rouille amorcée ce printemps avec le Cahier de neiges de votre serviteur. Les semaines qui viennent verront donc la parution de Hourrah pour Shane de l'Irlandais Shane Brangan en édition bilingue et de Nanoushkaïa de Bérengère Cournut, dont les éditions Attila de Paris ont fait paraître le remarquable Écorcobaliseur l'année dernière. Encore une fois il s'agit de petites plaquettes cousues main au tirage fort limité. Une manière de nous faire particulièrement plaisir, de retrouver de douce façon le coup d'aile et l'envol. Presque simultanément nous nous remettrons à façonner des livres un peu plus épais bien que toujours aussi fins. Au bon endroit comme au bon moment, nous publierons l'ouvrage final de la trilogie poétique de Patrice Desbiens, le si bien nommé En temps et lieux 3.
Ce qui vient
Sans doute, rendu si avancé dans les temps et les lieux, qu'il faudra songer à fermer les yeux sur l'été, retenir le souffle pour affronter l'hiver. Nous aurons alors à vous proposer La nuit sans fin, sept histoires de Thierry Horguelin en forme de labyrinthes pour occuper le jour. Nous aurons aussi des bêtes de compagnie. Ce sera le grand retour du bédéiste Simon Bossé avec ses histoires animalières de Bébètes. Tout cela fera chaleur dans l'âtre. Et puis, il y a tout de même un soleil dans les glaces. S'il franchit le cap, si les jours se mettent à allonger après le solstice, nous pourrons vous parler plus avant de Byron Coley, de Obom et du musicien Michael Hurley. Pour l'instant, L'Oie se chauffe les pieds dans ce qui s'acharne de l'été.
6.9.09
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