3.9.11

3 septembre 2011



Le temps et sa géographie

C'est la lourdeur des adieux de l'été, en attendant la fraîcheur de l'automne. Ce couvercle de suie et d'humidité sur la ville, on attend qu'il craque et se répande en pluie. Le ciel sait attendre ; nous, on s'impatiente. On tourne en rond comme la bête, on rêve d'une douche, d'un lac, d'un océan tout confort ou alors, d'un orage dévastateur. On n'aime pas ça. Le chat Charbonneur, notre seule bête, n'est pas idiot : il dort, il dort, il dort. Ce sommeil est le seul choix valable mais, par ce temps, le temps lui-même s'agite et nous bouscule. Il ne veut décidément pas de notre repos. La « rentrée » est une chose à laquelle il n'est pas besoin de croire pour en sentir les effets. La ville redevient une ville et les gens semblent se multiplier et ne pouvoir calmer leur agitation. Il s'agirait d'être partout à la fois. Bien. Tout cela décidément nous dépasse. Nous sommes ici, à peine, et aujourd'hui c'est déjà trop. Ici, donc, il y a des livres à faire. Des livres que l'on aime. Mais l'amour sous les tropiques ne va de soi que dans les films.

En tête

D'abord évoquer quelques petites douceurs, des petites bises fraîches qui sont les bienvenues. À commencer par cette entrevue avec Thierry Horguelin au sujet de ses deux livres publiés à L'Oie de Cravan. C'est bien l'homme, c'est bien l'auteur que nous aimons. Aux États-Unis, les gens de la curieuse petite revue Birkensnake s'intéressent à son travail. Leur numéro 4 vient de paraître et on peut y lire en traduction certains extraits du Voyageur de la nuit. Notre anglais est bien peu maternel mais il nous semble que cette traduction toute en finesse rend justice à la précision des notes du Voyageur.
Ce qui fait plaisir aussi, c'est la façon dont les livres bilingues du critique Byron Coley et du chanteur Michael Hurley, nos deux dernières publications, sont reçus par le monde anglophone.
Ainsi Richard Meltzer, un des fondateurs de la critique rock américaine, nous a écrit pour nous dire tout le bien qu'il pense du livre de Byron. On trouvera aussi ici le bel article consacré à ce livre par le journal anglais The Wire.
Puisque on est dans les prétentions internationales, il faut signaler un événement local sur lequel souffleront des vents d'ailleurs : c'est tout bientôt, à la librairie Le Port de Tête, que nous allons lancer un petit livre dont nous sommes fiers. Il s'agit de Typographie Inusuelle de Marc Pantanella. Le livre est drôle et typographiquement étourdissant. Il est aussi très beau, puisqu'il s'agit d'une coédition avec les éditions Finitude de Bordeaux qui se sont chargés de la couverture avec le métier et le goût qu'on leur connaît. Seront lancés au même moment le numéro 8 du fanzine Der Stein de Julie Doucet, en allemand, warum nicht ?, et Le Bathyscaphe numéro 7 — avec de fameux articles, dont le reportage de Thurston Moore sur le centre de poésie Naropa de Allen Ginsberg, ainsi qu'une entrevue de Maxime Catellier avec Jean Benoit. Tout cela nous fait comme un petit frisson de fraîcheur dans le dos! On donne plus de détails très bientôt.


À venir

Voilà qui rafraîchit mais n'est pas la pluie ; n'est pas l'automne. Le vrai tournant de saison reste à venir et ce sont nos imprimeurs qui l'ont entre les mains : deux livres cousins qui marqueront le tournant des jours. Patrice Desbiens et Robin Aubert. On en parlera, il fera bon alors.




1 commentaire:

Anonyme a dit...

Le livre de Marc Pantanella a même eu droit récemment à un article plutôt élogieux dans - je vous le donne en mille - Le Figaro Littéraire du 1er septembre 2011...