7.11.09

7 novembre 2009

Le temps et sa géographie

Le temps est désertique, la géographie glaciale. Moins d'heures au jour, moins de jours à l'année, moins d'années à la… De la peur dans les rues, une peur bien enrobée, bien esthétique, approuvée par tout ce qui décide. On craint des virus, on craint des gens, on crie à la conspiration; on crie au loup mais il n'y a plus de loups, il n'y a que des rues vides balayées par le vent alors qu'on reste à la maison, la tête bien cachée au fond de l'écran. Restent pourtant aussi des occasions, de véritables tanières, des potions, des flammes qu'il faut savoir deviner. Restent, encore et encore, des dernières chances. Il va falloir savoir jouer, savoir garder sa lenteur, savoir sourire de tout ce qui fait peur et connaître la portée des gestes. Derrière le vide qui s'affiche, le monde est toujours là : c'est le pari qu'il faudra tenir.

En tête

Du monde et des sourires, on en a vu l'autre soir. On a lancé quelques beaux livres, Bérengère Cournut et Patrice Desbiens ont lu. Il y a plein de lancements de livres, et c'est heureux. Sans doute d'un intérêt inégal mais on peut se faire plaisir en songeant qu'ils sont parfois les moments privilégiés d'une certaine complicité, d'une certaine poésie, qui laissent loin derrière les prétextes commerciaux de l'activité éditoriale. Ce 28 octobre, les mots de Bérengère Cournut et de Patrice Desbiens parlaient du monde réel à de réels complices : c'est ça, la poésie certaine. Et le plaisir du métier d'éditeur.

À venir

On ne va donc pas s'en tenir là. Ginette Nault et Daniel Beaucaire, nos lointains imprimeurs, sont actuellement à l'œuvre. Sous leurs presses il y a une bande d'animaux humains dessinés par Simon Bossé, Bébête. C'est un tableau dur, juste et beau. Il y a aussi un livre qui donne le vertige, La Nuit sans fin, sept histoires pour occuper le jour, de Thierry Horguelin. Quelque chose comme un piège littéraire qui, en se refermant, nous mènerait enfin à l'air libre! Un piège qui sera présenté avec une magnifique photo d'Antoine Peuchmaurd en couverture. Nous allons de nouveau festoyer pour célébrer cela. On ne festoie jamais assez chez l'Oie. Ce sera très exactement en la taverne du Cheval Blanc, le dimanche 29 novembre. Débutant tranquillement vers les 18 h aux sons de la clarinette et de quelque jazz, on prévoit ensuite, vers 21 h 30, un certain rock avec le retour du groupe de musiciens dessinateurs Les Michels. On sait, en tous cas, que nos deux auteurs seront là. On se doute bien aussi que l'atmosphère sera des plus chaleureuses et permettra d'arracher une autre soirée aux froids! D'ici là, L'Oie se fera une tête de commis voyageur. D'abord les 14 et 15 novembre à Expozine, cette foire chaotique que nous aimons; puis du 18 au 23 novembre, au Salon du livre de Montréal, cette foire médiatique que nous aimons beaucoup moins mais où nous tenterons une première immersion, histoire d'aller voir si nos craintes étaient fondées. Fondées ou pas, il nous fera plaisir de vous y voir : si vous vous y risquez, venez nous porter des oranges!