5.3.13

Le vrac


Mars, mars, mars : la bête tourne dans sa rage, la bête ne sait pas calmer sa soif, la bête veut s'échapper, refuse de croire à l'existence de l'été. Refuse, y croit… et finalement refuse, parce que mars refuse. 
Ne reste que la fenêtre, les journaux, les ordinateurs : les nouvelles illusoires d'un monde extérieur. Et la soif, pour toujours.




Les médias, impossible d'y croire. Mais on se laisse bercer quand ils parlent de L'Oie de Cravan. Voici à nouveau, en attendant la saison de la vie, le vrac de ce qui a été dit.

- D'abord, une excellente nouvelle : Les armes à penser de Shawn Cotton est lauréat au Gala de l'Académie de la vie littéraire (au tournant du XXIième siècle)  qu'organise à Montréal Mathieu Arsenault dans le but de tenir éloignés (avec le sourire) mars et mort qui tentent toujours de suivre de près la poésie. Aidons-le en allant fêter avec lui au Club Lambi le 17 mars.

- Une nouvelle plus curieuse : l'horrible journal de cette ville, le journal-nono d'entre les journaux, LE journal de leur monde, parle de Flâneurs de Simon Bossé. Enfin, Jean-Dominic Leduc, un garçon compétent qui y œuvre, en parle. Il jure que ce n'est pas lui mais le correcteur automatique de l'entreprise qui est responsable du nom massacré de notre maison d'édition. Nous le croyons : cette entreprise tente toujours de corriger automatiquement la réalité. C'est ici.

-  Hélène Frédérick, une femme qui a moult fois fait les preuves de son discernement et de sa sensibilité, rend hommage à Thierry Horguelin et à ses livres Choses vues et  La nuit sans fin sur le site Cousines de personne.  Qu'elle soit bénie. Choses vues est également magnifiquement analysé par le docteur Laurent Demoulin sur le site de Culture, le magazine culturel de L'Université de Liège.  C'est .

- Pascale Trück parle avec justesse de Monsieur T. de Katerina Iliopoùlou sur le site français Recours au Poème. Bravo Pascale Trück !

- Les dérives de Joël Gayraud dans Passage Public n'ont pas fini d'intriguer. Il habite si bien le monde que celui-ci se transforme pour le lecteur, ainsi Olivier Hobbé sur son blog témoigne : Dévoré dès reçu. Je suis depuis lors dans la rue Joël Gayraud.  Bruno Montpied, sur Le poignard subtil,  conclut quant à lui délicieusement son article en disant : avec Passage public, le lecteur raffiné aura en main une lecture délectable.

Voilà qui termine avec bon goût les nouvelles illusoires du monde extérieur pour ce mois de mars. Vive l'illusion ! Vive le joli mai !

4.3.13

On ouvre un livre au hasard et on lit



Ne prends au sérieux ni toi ni les autres ni rien en ce monde ou dans l'autre. — Ne vois dans l'art (sans A majuscule) ni un commerce ce qui est vil ni un « sacerdoce » ce qui est niais mais simplement un jeu moins absorbant que le bridge moins abrutissant que le loto ; — efforce-toi de faire dans la perfection des choses difficiles et inutiles, souviens-toi qu'un écrivain ne sera jamais l'égal d'un clown, d'un jongleur ou d'un équilibriste et ne laisse jamais passer un jour sans mériter cette sentence de notre vieil ancêtre Malherbe : « Un grand poëte n'est pas plus utile à l'État qu'un très-bon joueur de quilles » ; — fréquente le moins possible tes contemporains et tâche de vivre le plus confortablement possible en travaillant le moins possible.
Aie soin de paraître toujours très-heureux : ça vexera tes amis.

Georges Fourest